Il y a 2 semaines, avec Thavakrith, le responsable des techniciens, et Nginh qui travaille avec moi sur la mission, nous avons fait la visite de plusieurs sites de l’ONG, un peu éloignés de Battambang. 7 sites en 3 jours, ce qui nous a fait un circuit de 570 km, dont 270 km le 2e jour. Un petit road trip qui nous a fait aller de Battambang à Pailin, de Pailin à Banteay Meanchey en passant par Poipet (ville frontalière avec la Thaïlande pour régler un problème avec mon visa), puis de Banteay Meanchey à Battambang.
Après une journée bien fatigante de moto et de visites, nous nous posons à Pailin et allons visiter une montagne à l’entrée de la ville. Thavakrith m’explique que Pailin signifie loutre en birman, la ville s’appelle ainsi car lorsque une ethnie birmane s’est ‘installé ici il y a environ 150 ans, ils ont trouvé des diamants dans la rivière et s’en sont servi pour agrémenter leurs cérémonies en les jetant comme des confettis, quand au hasard d’un marché un étranger intéressé leur a demandé d’où venaient ces diamants, ils ont répondu qu’ils venaient de l’endroit où la loutre vit (la rivière quoi). Bon, Wikipedia ne dit pas ça du tout, et Pailin voudrait tout simplement dire « topaze » en thaï… Il n’y a plus de pierres précieuses désormais car elles ont toutes été exploitées. Toutefois une expression cambodgienne dit qu’à Pailin, il ne faut pas regarder le ciel mais qu’il faut regarder ses pieds, au cas où l’on y trouve une pierre précieuse. Si vous vous posez la question, non, je n’en ai pas trouvé .
La montagne que nous avons visitée s’appelle Phnom Yey, c’est-à-dire la montagne de la grand-mère, d’où la statue de grand-mère dans un des temples ci-dessous. Le monument doré est un temple birman qui date de l’arrivée de l’ethnie il y a 150 ans (on observe d’ailleurs des inscriptions birmanes), il a été récemment couvert de ces « dorures ». La montagne est remplie de temples bouddhistes, et de statues de bouddhas, dont une d’environ 4 mètres de haut, et une assez impressionnante d’une quinzaine de mètres de hauteur. Sur la dernière photo, il s’agit d’une représentation de l’enfer (ça m’a pas l’air très éloigné de l’enfer chrétien…).
Pendant ces 3 jours, je mange à la cambodgienne, y compris pour le petit déjeuner : riz, porc et légumes. C’est bon mais un petit bout de pain-confiture n’aurait pas été de refus.
J’ai tenté de prendre quelques photos sur la route. Le paysage dans cette région est très différent de Battambang. Battambang est un peu le grenier du Cambodge avec des rizières à perte de vue. Vers Pailin et Poipet, des petites montagnes apparaissent et les rizières laissent place à des plantations de manioc, ou d’arbres fruitiers. Malheureusement, les plantations de manioc grattent peu à peu les montagnes, ce qui n’est pas très bon écologiquement même si visuellement c’est plutôt joli.
Une fois à Poipet, arrivés près du poste frontière (je devais passer en Thaïlande puis revenir au Cambodge pour récupérer un nouveau visa), on constate qu’il y a du monde dans la rue, et pas mal de policiers également, comme si quelqu’un d’important devait arriver. Thavakrith me dit que c’est peut-être le chef local du parti. Finalement, une grosse voiture blanche, devancée par plusieurs grosses voitures noires, arrive sur le rond point et Sam Rainsy, le leader de l’opposition, en sort ! Il salue la foule 2 minutes avant de repartir vers le lieu de son discours.
Et pour finir, une photo que j’ai pris dans le bâtiment où les visas sont vérifiés avant le retour sur le territoire khmer :
Les cambodgiens ont quand même un certain sens de la conservation de la nature
Tu vas avoir un cul en béton !!
C’est vrai qu’en plus à certains moments je contractais car ça faisait moins mal
et à part te balader toute la journée, tu bosses un peu ?