Bon, encore une fois, ça fait un moment que je n’ai rien posté. Mais je rattrape les 2 derniers mois d’un coup pour compenser

Le retour au Cambodge après les 3 jours à Bangkok s’est bien passé. En sortant de l’aéroport, j’ai eu de suite le sentiment de rentrer chez moi (mon deuxième « chez moi »). Pour ceux qui se demandent ce que je fais encore là, c’est vrai que mon article sur les difficultés de l’interculturalité a pu laisser comprendre que j’avais quelque chose contre les cambodgiens et le pays. Mais pas du tout, du tout ! Je ne vais pas me lancer dans un long article, mais voici au hasard quelques idées de pourquoi je kiffe ce pays :

• les sourires sur tous les visages, à tous les âges
• les paysages magnifiques, que ce soit rizières, forêts, temples ou plages
• le coût de la vie évidemment : cocktails à 1,5 $ en happy hour (qui en vaudraient 12€ en France tellement ils sont bons), repas entre 1 et 4 $, etc. Evidemment, ça vaut quand tu es expat’…
• la nourriture excellente. Et pis quand on en a marre de la nourriture khmère, les choix ne manquent pas
• la culture très riche et très présente : le boudhisme et les temples, la musique (les tubes américains sont repris en khmer), la danse, le cinema, le tot sey, le volley dans les villages, l’architecture (angkorienne et coloniale, mais pas que, avec par exemple tous les superbes bâtiments des années 60 construits à Phnom Penh, ou encore toutes les maisons en bois)
• l’histoire tout aussi riche du pays, même
• la résilience des gens ici, qui cherchent tout le temps une façon de mieux s’en sortir, en prenant des cours les soirs et week-ends par exemple
• la langue, que je trouve toujours aussi belle, même si je n’arrive pas vraiment à progresser. Mais ça va venir !
• l’absence d’hiver (spéciale dédicace à vous tous en France ;P)

Voilà que quelques semaines après être rentrée, Mélanie, une copine rencontrée à l’école d’ingé à Poitiers avec qui on était partis au Kenya en 2012, passe nous voir quelques jours au cours de son voyage autour du monde. Cette vénarde s’est pris 11 mois de congés sabbatique pour visiter l’Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, les îles Samoa et Fidji, l’Indonésie, les Philippines, le Cambodge, un peu l’Australie et le Népal. Il faut dire que ça demande beaucoup d’organisation, et des économies mais pour ceux qui pensent que c’est une utopie, ce n’est pas le cas ! J’ai déjà croisé 4 ou 5 personnes (bon OK, j’inclus aussi les reportages télés ) qui ont pu faire ça à leur façon, à leur rythme, avec leur budget, avec ou sans leurs enfants…

Bref, donc je vais récupérer Mélanie à l’aéroport le 17 octobre, elle est en pleine forme ! Elle a adoré son mois passé aux Philippines. Et du fait que je ne travaille pas, je peux passer du temps avec elle pour lui montrer Phnom Penh durant les 4 jours où elle reste : les joies de la conduite à moto, le quartier français, Wat Phnom, la piscine et le club de sport, les marchés, le fish amok, le beef loc lac, le bobun, etc. Malheureusement, nous n’en avons pas profité pour prendre beaucoup de photos souvenir … Je la laisse visiter seule le musée national et le palais royal, dont elle aura apprécié la visite. Le samedi soir, nous allons au restaurant Friends Romdeng, un bon restaurant-école. J’ai trop envie de goûter enfin quelques insectes, je penche donc pour l’entrée de criquets et de petites grenouilles (je leur ai quand même demandé de remplacer les vers à soie, je ne suis pas prête pour ça…). John fait la grimace, avant, pendant et après avoir goutté quelques criquets (il a l’impression de sentir les antennes !), Mélanie fait la grimace au début et puis finalement le goût lui plaît, quant à moi, j’aime bien, je ne sens pas les antennes et les pattes du tout. Je ne trouve pas ça plus dégoûtant que de manger des crevettes… et en plus ça a un bon goût grillé, un peu comme des cacahuètes.

Le mardi matin, Mélanie part explorer un peu le Cambodge : l’île de Koh Rong Samloem pour passer son 2e niveau de plongée PADI, Battambang et ses charmes naturels et coloniaux, et Siem Reap pour visiter les temples d’Angkor. Elle repasse à Phnom Penh 1,5 jours pour partir en Australie une semaine rejoindre un ami. C’était très sympa de l’avoir de passage, on a passé vraiment des bons moments. Je vous invite à faire pareil .

Octobre, pour beaucoup de gens c’est surtout le mois d’Halloween (bon, mettons de côté Thanksgiving ou la toussaint…). Et bien avec Phaline, une collègue de John qui est devenue une très bonne copine, nous avons dignement fêter ça le 31 octobre, en sortant dans un club où ils faisaient des maquillages affrayants (désolée pour la qualité des photos). Mouah ha ha !

Début novembre, je passe 3-4 jours à Battambang, pour me balader, prendre l’air et revoir mes anciens collègues de 1001 fontaines. J’apprécie toujours autant Battambang, son calme, ses gens tranquilles, ses jolis bâtiments, ses cafés et restaurants, ses paysages de rizières magnifiques. Je reste à l’auberge de jeunesse Here Be Dragons, un peu fêtarde, histoire de passer de bonnes soirées à papoter. Un après-midi je fais le tour de la ville – c’est plutôt rapide, mais je découvre encore des choses, comme la statue d’un serpent faite à partir de milliers de douilles issues des décennies de conflit avec les khmers rouges puis les vietnamiens, ou encore une petite galerie d’art exposant 2 artistes que j’ai bien aimés - et je vais visiter le musée (sculptures khmères pré-angkoriennes, angkoriennes et 19e siècle).

A l’auberge de jeunesse, je fais connaissance avec Geneviève, une canadienne en voyage pour plusieurs mois, on teste ensemble le bamboo train : il s’agit de nacelles en bois posées sur des essieux et qui avancent grâce à un moteur sur une vieille ligne de train, datant du protectorat français. Cette ligne faisait partie de la grande ligne Battambang-Phnom Penh, qui en raison de l’histoire du pays a été laissée à l’abandon. Il y a un projet de reconstruction de cette ligne, donc il paraît qu’il faut se dépêcher de faire cette attraction touristique avant qu’elle ne disparaisse (bon, les expats vivant à Battambang, eux, pensent que ça va prendre encore quelques bonnes années….).  Puisqu’il n’y a qu’une voie, ces nacelles avaient été créées pour se croiser plus facilement : une des deux nacelles est démontée en 30 secondes pour laisser passer l’autre. On va à environ 20-30 km/h, et c’est plutôt marrant.

L’après-midi, je fais une excursion à vélo, accompagnée d’une guide (une étudiante qui veut progresser en anglais). On fait un petit circuit de 32 km, pendant lesquels elle me montre comment on fabrique les feuilles de riz pour les rouleaux de printemps, les bananes séchées, l’alcool de riz, les pates de riz (là j’ai rien compris à l’explication…), et du prahoc (pâte de poisson fermentée dont ils raffolent, les étrangers un peu moins). C’était bien sympa, en rentrant avant le coucher de soleil, la lumière est magnifique sur les champs de riz.

Mi-novembre, voilà qu’arrive mon anniversaire ! Putain, 30 ans !! Merci à vous tous pour vos messages, ça m’a fait super plaisir ! J’ai aussi dignement fêté ça. Tout d’abord, John m’a invitée au restaurant de mon choix. Ce sera le Dine In the Dark, qui comme son nom l’indique est un restaurant où l’on se retrouve dans le noir complet, et où l’on est accompagné et servi par des non-voyants. C’est une expérience à faire, c’est vraiment troublant comme situation. Mais j’étais contente que ce soit juste pour une soirée… On a enchaîné par un bar à protoxyde d’azote, le gaz qui est utilisé dans les hôpitaux pour soulager les douleurs. Au blue dog, il est servi dans des ballons de baudruche . J’ai eu du mal au début, puis quand même au 8e ballon (!), j’ai fini par être morte de rire. De son côté, John est parti au quart de tour dès le 1er ballon… A la fin, je suis partie dans un fou rire non stop de 10 minutes, mais je ne sais pas si c’était l’effet du gaz, ou celui du happy shot (je vous laisse deviner ce qui a infusé dans ce happy shot…), sans doute les deux à la fois. Le lendemain, on fête à nouveau mes 30 ans, cette fois avec des copains, on commence par une dégustation de rhums au Dodo, puis on part dans un club se déhancher. Encore une soirée bien sympa. Et pour fêter ça, je me suis offert aussi 2 chouettes cadeaux : la 1e coloration de ma vie (des mèches cuivre), et un nouveau tattoo pour repasser sur le 1er que je commençais vraiment à trouver terni et trop simple (les photos sont après cicatrisation mais avant retouche, je voudrais arranger un peu les fleurs).

Le lendemain de la soirée de mes 30 ans, Anne-Laure et JC débarquent de France pour une semaine au Cambodge, avant d’enchaîner sur deux semaines en amoureux en Thaïlande ! Trop contents de les voir. On leur fait découvrir Phnom Penh et alentours : petite balade sur l’île de la soie, visite des marchés, du palais royal, restos & cocktails (évidemment !). Je n’ai pas encore les photos de nous 4 car ce sont eux qui ont dégaîné leur appareil, mais je mettrais à jour l’article quand j’aurais de nouvelles photos. On en a profité pour prendre un cours de boxe khmer, ou « kun khmer », qui ressemble au muay thaï (selon certaines sources, le muay thaï dériverait de l’ancienne forme du kun khmer). Après l’échauffement bien sportif, on a boxé le prof. Le petit film suivant vous montrera Anne-Laure, tout en délicatesse, JC, hyper concentré, John, qui veut juste butter le prof on dirait, et moi-même qui me défoule. Vous remarquerez que les gars sont vachement impliqués, même sur les sacs de frappe, tandis que moi je fais un peu semblant (je préfère filmer ) ; la seule fois où je me dis que je vais arrêter de faire semblant, je me tue le pied en tapant dans le sac !

Apparemment, l’intégration de la vidéo ne fonctionne pas (ni même de l’hyperlien, décidément !), donc voici le lien pour la visualiser : https://www.youtube.com/watch?v=nRJFeQmf6sk

 Après ces quelques jours à Phnom Penh, j’accompagne 2 jours Anne-Laure et JC à Siem Reap où ils vont visiter les temples. John ne peut malheureusement pas nous accompagner car avec la rentrée scolaire, il a énormément de taff. Après un trajet de nuit, plutôt chaotique, nous nous reposons un peu en arrivant  à la guesthouse le jeudi matin (il est moins de 6h du mat’…). Le jeudi, ce sera visite des temples pour Anne-Laure et JC, tandis que le matin je me balade à Siem Reap, et l’après-midi je glande dans un super café extérieur, à l’ombre des arbres. Je fais quand même un cours de cuisine, et me retrouve alors avec 3 plats sur les bras à 3h de l’après-midi. Heureusement, Anne-Laure et JC, qui n’ont pas déjeuné, arrivent vers 17h pour m’aider à manger les plats. Plats approuvés ! En comptant le cours pris à Phnom Penh en janvier dernier, je sais donc désormais refaire théoriquement : le fish amok, les rouleux de printemps fris, la salade de poulet aux fleurs de banane, la salade de mangue verte, la soupe tom yum, le khmer curry, et le riz collant à la mangue. Bon, faudra que je refasse tout ça pour de vrai ! Le soir, on se balade dans le quartier du vieux marché, on s’arrête dans un super bar à cocktail, le Miss Wong, tout en imaginant d’importer le concept en France (j’ai quand même eu un cocktail avec des pétales de rose dedans !). Le vendredi matin, je suis un cours particulier pour apprendre le massage khmer. Je sais donc désormais, encore théoriquement, masser le dos à la khmer. Qui se porte volontaire pour que je puisse m’entraîner ? A la sortie, je retrouve Anne-Laure et JC qui étaient en fait en train de se faire masser en même temps. L’après-midi, ce sera balade à velo dans la campagne de Siem Reap, très sympa mais ça fait mal aux fesses ! Et le soir, avant de se restaurer d’un bon barbecue khmer, on se repose dans un super bar avec des nacelles hyper confortables (photo floue car la nacelle est en suspension), une fois encore en imaginant importer le concept en France… Le samedi, Anne-Laure et JC continuent leurs vacances vers la Thaïlande, tandis que je rentre à Phnom Penh.

Je ne détaille pas la soirée Beaujolais nouveau à l’institut français du Cambodge le 25 novembre, mais c’était sympa quand même, on a fini avec Phaline et des amis français à elle dans un minuscule bar japonais à faire des polaroïds déguisés (je précise que nous n’avions pas trop bu, parce qu’après vous allez penser que je vire alcoolique). J’en arrive au dernier « événement » de novembre, l’inauguration du bar Simone. En soit, rien d’exceptionnel l’ouverture d’un bar. Mais ils ont fait preuve d’une initiative qui vaut la peine qu’on en parle. Le bar est situé rue 93, le long de l’ancien lac Boeung Kak au nord de la ville, aujourd’hui asséché pour la construction d’un quartier d’affaires (ce qui pose des problèmes d’inondation d’ailleurs, mais c’est un autre sujet…). Lorsque le lac était encore là, il s’agissait d’un quartier de backpackers (voyageurs sac-à-dos qui cherchent les plans pas chers), pas très bien famé (drogue, prostitution). Une fois que le lac a été asséché, j’ai entendu dire que des familles ont été expulsées de force, sans doute pour récupérer encore un peu de terrain pour le quartier d’affaire. La population qui y est restée est pauvre, le quartier est resté en déshérence plusieurs années. Mais un groupe d’expats s’est réinstallé ici, à travailler avec la population locale pour que tous ensemble (non pas l’émission de TF1 !) ils nettoient le quartier à fond. Ils ont impliqué des artistes de rue pour rendre plus attractif le quartier, et ça marche ! Samedi dernier, le 29 novembre, ils ont fait une grosse fête, avec skaters, taggers, concerts. Bon, on n’a pas l’impression de se retrouver à Phnom Penh, mais plutôt sur une petite place, en Espagne par exemple, mais c’est agréable d’aller là-bas, et la population va bien en profiter. D’autres restaurants et commerces ouvrent petit à petit, et ça crée de l’emploi. Il y avait beaucoup d’expats évidemment ce jour-là, mais aussi pas mal de khmers. Bref, j’ai trop kiffé. Voilà, y a pas que les ONG dans la vie, y a les bars aussi . En plus, j’ai passé une super journée, car cette fête s’est poursuivi avec des copains (Phaline, Sopira, Lida, Gino, Fabrice, Juliette et Julie, des gens de Passerelles Numériques) par un barbecue khmer, un passage à la rhumerie, puis en club pour se défouler sur la musique jusqu’au petit matin.

Voilà pour octobre et novembre. Je sais que décembre ne sera pas aussi riche, mais je vais quand même éviter d’attendre 2 mois pour poster à nouveau…